Immigré, déporté, éternel indigné… Stéphane Hessel a croisé les grandes fractures d’un siècle.
Défenseur infatigable des droits de l’homme, il fonde en 1962 l’Aftam (Association pour la formation des travailleurs africains et malgaches), devenue Coallia en 2012.
Touchée par le destin de bien des immigrés en France, dans le sillon de la décolonisation, l’association a alors pour objectif d’aider les ressortissants des anciennes colonies à acquérir une formation et un logement digne.
« Servir un état démocratique, ce n’est pas seulement servir des institutions, un président. Cela implique avant tout une responsabilité citoyenne. » Stéphane Hessel, 2008
Abritée par l’Institut de France, la fondation Coallia Stéphane Hessel inscrit son action dans le prolongement des champs d’intervention de l’association Coallia.
La fondation est animée par les mêmes valeurs d’humanisme, de solidarité et d’ouverture en concentrant ses missions autour des quatre axes de travail : l’innovation sociale, la solidarité internationale, l’accès à la langue et la culture et le débat d’idées toujours au service des plus vulnérables.
Né en Allemagne en 1917, Stéphane Hessel arrive en France à l’âge de 8 ans. Naturalisé français en 1937, normalien, il rejoint les Forces françaises libres, en 1941, à Londres. Résistant, il est arrêté et déporté à Buchenwald, qu’il parvient à quitter vivant grâce à une substitution d’identité avec un prisonnier mort du typhus, puis s’évade lors de son transfert du camp de Dora à celui de Bergen-Belsen.
Il entre au Quai d’Orsay en 1945, et fait une partie de sa carrière diplomatique auprès des Nations unies. Homme de gauche et européen convaincu, il est ami de Pierre Mendès France et de Michel Rocard.
Stéphane Hessel est connu du grand public pour ses prises de position concernant les droits de l’homme, la question des « sans-papiers » et le conflit israélo-palestinien, ainsi que pour son manifeste Indignez-vous ! paru en 2010, qui connut un succès international.